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Forum sur la nouvelle évangélisation : un rendez-vous réussi

Le forum organisé par la FTSR, en collaboration avec le diocèse de Montréal, les 20 et 21 septembre, a été un grand succès. Signe d’une préoccupation pour l’avenir de la transmission de la foi chrétienne au Québec, nous avons largement dépassé nos prévisions de 280 personnes, avec la participation de 400 agent-e-s de pastorale laïcs, membres de communautés religieuses, évêques québécois et personnes impliquées à divers titres dans des communautés croyantes.

Le Forum a aussi été l’occasion de lancer le rapport de la Chaire Christianisme et transmission (Sylvie Paquette-Lessard , Solange Lefebvre et Paul Delorme : Promesses et défis : Les enjeux de la formation à la vie chrétienne au Québec. Montréal : Novalis), fruit d’une recherche solide sur le virage catéchétique qui mobilise les paroisses depuis 2001.

La nouvelle évangélisation : une notion floue, d’où son succès, selon Solange Lefebvre. Une notion employée de façon abusive, pour autoriser une chose et son contraire, selon Jean-Marc Barreau. De toute manière, un projet qui est dans l’air du temps, et sur lequel portera le prochain synode des évêques, à Rome, à compter du 7 octobre prochain. Un projet sur lequel il y avait donc « urgence de réfléchir, urgence d’agir ».

En termes de contenu, Mgr Gérald-Cyprien Lacroix, archevêque de Québec et primat de l’Église catholique au Canada, a fait une conférence d’ouverture où il avait été invité à dire aux agents d’évangélisation ecclésiaux de la région de Montréal ce qu’il jugeait le plus crucial concernant le projet de nouvelle évangélisation. Sa conférence se voulait une invitation à un recentrement sur l’essentiel : l’attitude joyeuse et vigoureuse de croyants ancrés sur le Christ, en perpétuel travail de conversion, et qui devraient relativiser les difficultés et arrachements de l’Église d’aujourd’hui au regard de l’essentiel qui les anime.

À l’arrière-plan de cette invitation, l’assistance était à même d’évoquer les défis d’une nouvelle évangélisation, ainsi que les questions posées par les transformations socioculturelles des dernières décennies au Québec. Dès le lendemain matin, trois conférences ont apporté à ce sujet des éclairages davantage académiques : la professeure Solange Lefebvre a jeté un regard à la fois théologique et sociologique sur les nouvelles formes de croyance et de rapport à la foi, en proposant des pistes pour soutenir la nouvelle évangélisation au Québec. Jean-Marc Barreau, nouveau docteur en théologie et prêtre diocésain, a présenté 5 modèles de nouvelle évangélisation, avec leurs implications théologiques et pratiques, exemples à l’appui. Il mettait ainsi en perspective un fait : la nouvelle évangélisation est une notion vaste, dont il importe de saisir les dimensions, mais aussi les objectifs explicites, implicites et parfois en tension, entre l’innovation et une reproduction qui ne dit pas son nom. La question des objectifs, explicites ou non, de la nouvelle évangélisation, a été posée avec insistance dans l’assistance. Enfin, André Charron, professeur émérite de la FTSR et curé de paroisse, présentait l’arrière-fond de ce projet : un Québec en mutation culturelle, qui interpelle l’Église, ses prises de positions souvent contestées, mais qui invite aussi les communautés paroissiales à se transformer.

En conclusion, Jean-François Roussel a proposé une synthèse des interventions, préparée en dialogue avec Sabrina Di Matteo. Cette synthèse était animée par une question : dans un contexte de transformation sociale, alors que l’Église catholique d’ici prend acte chaque jour des impacts sur elle d’une sécularisation qui est une tendance lourde, et qui s’accompagne d’une perte fréquente de crédibilité des voix ecclésiales, quelles pistes se dégagent pour une nouvelle évangélisation?

Les présentations du forum ont ouvert plusieurs pistes, que notre temps limité n’a certes pas permis d’approfondir. Néanmoins, la réflexion est engagée, et dans son bilan de l’événement, le comité organisateur examinera les suites les plus appropriées à donner pour poursuivre le travail et approfondir les avenues les plus prometteuses, dans la poursuite de cette collaboration avec le diocèse de Montréal.