Énoncé de mission
L'Institut d'études religieuses (IÉR) de l'Université de Montréal a pour mission l'étude des religions et de l'expérience croyante, passées et actuelles, dans leur diversité et dans leur complexité. Il ne s'agit pas seulement de décrire, mais surtout d'analyser et d'interpréter de manière critique l'héritage religieux et spirituel de l'humanité.
Pour ce faire, dans l'optique de la construction/déconstruction d'un savoir universitaire, l'IÉR conjugue, de façon complémentaire et synergique, l'apport des sciences des religions, de la théologie et des études en spiritualité. Ces trois champs disciplinaires adoptent des postures de recherche spécifiques dont les résultats se fécondent mutuellement. À l'IÉR, ces trois disciplines comportent une sensibilité herméneutique, discursive et contextuelle, avec le souci des retombées pratiques quant à la transformation du monde.
Sciences des religions
Les sciences des religions, telles que pratiquées à l'IÉR, comportent une diversité d'approches permettant une saisie globale et systémique des multiples facettes des traditions religieuses - en particulier les monothéismes, les religions de l'Asie et les religions autochtones.
Les sciences des religions s'intéressent aussi à des problématiques transversales selon des perspectives historique, politique, psychanalytique, féministe et anthropologique (à titre d'exemples : la migration, le mourir, la sexualité, la violence). Enfin, ces sciences abordent les enjeux épistémologiques propres à l'étude des religions.
À l'IÉR, nous entendons mettre l'accent sur l'évolution historique des religions appréhendées sur le long terme, ainsi que sur leurs manifestations actuelles dans un contexte contemporain, avec les débats que cela suscite.
Théologie
La théologie, discipline académique à l'origine des universités en Occident, se présente traditionnellement comme une entreprise d'intelligence de l'expérience chrétienne. On peut parler ici d'autocompréhension croyante en dialogue avec les questions portées par la culture.
Exercé dans le contexte d'une université publique, notre projet théologique, quoique hérité du catholicisme et de la tradition biblique, se veut aujourd'hui de plus en plus multiconfessionnel, voire interreligieux, dans le respect des principes de la laïcité.
La théologie constitue à la fois un savoir conceptuel nécessaire à la compréhension de la pensée occidentale et une épistémologie toujours actuelle, qui cherche à comprendre l'humain et le monde en fonction de leur rapport à une Altérité.
À l'IÉR, nous entendons mettre l'accent sur l'apport de ce savoir et de cette posture épistémologique aux débats contemporains et à la formation en sciences humaines et sociales.
Études en spiritualité
Les études en spiritualité se présentent comme une discipline spécifique en plein développement, comme une troisième voie des études religieuses s'exerçant à la frontière, ou à l'interface, de la théologie et des sciences des religions.
Au moment où on peut parler d'un « retour du religieux sans religion », il convient d'accueillir de nouvelles préoccupations spirituelles, avec la rigueur et le recul critique que permet le cadre universitaire. Ainsi, les études en spiritualité explorent la quête d'un pivot existentiel intégrateur, dans ses manifestations séculières ou religieuses.
À l'IÉR, nous entendons mettre l'accent sur le déploiement de la spiritualité au cœur de différents milieux professionnels (tels que celui de l'éducation, de la santé, de l'intervention psychosociale ou de la gestion) et du même coup contribuer à la formation à l'accompagnement dans le domaine spirituel.
Cinq axes d'enseignement et de recherche
Cinq axes structurent l'enseignement et la recherche interdisciplinaire et dessinent la spécificité de l'IÉR. Il s'agit de comprendre les religions et l'expérience du croire : 1/ dans leur dimension historique, sur la longue durée (et pas seulement sur l’arrière-plan de l’actualité) ; 2/ en corrélation avec les textesfondateurs et leur réception au cours des siècles ; 3/ avec des cadres théoriques où on ne cesse de réfléchir aux enjeux épistémologiques ; 4/ à partir d’une analyse des pratiques contemporaines ; 5/ sur l’horizon d’une dynamique de transformation socio-culturelle.